L'association

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Inten$ion Psychanalytique est une association psychanalytique (loi 1901) qui a pour objet la transmission de la psychanalyse. Ses membres travaillent en liaison avec le mouvement Pourtour. En résonnance avec lui, elle accueille des dispositifs instituants tels la Passe ou le Trait du cas et reprend les travaux concernant la nomination. C’est dire combien nous avons le souci de maintenir le vif des enjeux soutenus par Lacan quant à l’analyse freudienne (voir les statuts de l’association).

L’association I.P. ne dirige pas le mouvement. Elle lui donne son assise sociale et aide à son fonctionnement matériel.

De la disjonction du mouvement et de l’association, il est attendu que les sociétaires de l’un et l’autre regroupement (déclarés séparément) puissent rencontrer entre I.P. et Pourtour un espace propice pour faire vivre leurs enjeux propres pour la psychanalyse et les mettre en débat en dehors de toute dérive militante.

L’institution pour la psychanalyse qui n’a vu le jour qu’en 1910 avait notamment pour objet de contenir les débordements de ceux qui, à l’abri du nom de Freud, utilisaient le terme de psychanalyse selon leurs idées personnelles et ici ou là selon les niches culturelles géopolitiques, ou les lois du marché.

Qu’elles s’appellent Société, Association ou École, les institutions tendent à leur propre conservation, ce qui a pour effet d’enfermer l’acte fondateur dans une dynamique de maîtrise propice aux identifications rassurantes.

Le travail de la cure ne consiste pas seulement en un déchiffrage de l’inconscient d’un patient par application d’une méthode réduite au statut d’instrument. Ce qu’implique, pour devenir psychanalyste, l’obligation d’une cure personnelle, c’est la nécessité d’avoir traversé, grâce au transfert comme «mise en acte de la réalité de l’inconscient», l’expérience du dit Inconscient, autrement qu’en s’appropriant une théorie déjà faite. Celle-ci, indispensable pour fixer le cadre de la cure, définit une éthique d’où provient la technique à laquelle chaque praticien imprime son style.

L’éthique ne se prête pas à l’imitation ni au respect d’une déontologie codifiée par des normes: en psychanalyse, elle se spécifie de son rapport au Réel et, passant de l’analyste à l’analysant, supporte l’émergence d’un désir par cette perlaboration (working through) qui se démarque des mirages de l’élaboration intellectuelle consciente.

Cette distinction permet de séparer deux enjeux complémentaires de la transmission de la psychanalyse et de la formation des analystes: l’avant et l’après du temps logique. C’est dans ce sens que nous ne plaçons pas sur le même plan l’instituant (avant) et l’institué (après); ce dernier «faisant antichambre en attendant que l’avant prenne rang». Repérer cet ordre logique n’implique pas de précellence de l’instituant sur l’institué mais situe les différents enjeux, dans la pratique – de la cure, du concept, de l’institution – comme dans la transmission de la psychanalyse.

Si la psychanalyse ne peut être réinventée que par la voie du transfert, les psychanalystes ne peuvent pas se passer de dispositifs qui permettent la mise au travail du savoir inconscient: ce sont ces dispositifs que nous appelons instituants : dans la rencontre avec «quelques autres», ils portent la relance sans cesse nécessaire du travail inconscient. Il faut bien que, de sa cure, un psychanalyste ait tiré quelques connaissances; et il faut bien, pour pratiquer, c’est à dire réinventer la psychanalyse, que ces connaissances viennent à manquer.

C’est ce paradoxe auquel l’institution est confrontée, sans avoir à le résoudre: dire non à la définition de normes et non à l’absence de normes. Il s’agit d’instituer, à partir de la façon dont la psychanalyse rencontre le Réel, et c’est ici le mouvement qui importe avant le résultat, même s’il faut bien se soutenir de quelques points de repère pour baliser le parcours, mais qui ne valent que pour leur portée sur les résistances au mouvement.

Le mouvement Pourtour est né spontanément le 2 juillet 2011 lors d’une réunion à Tours d’exilés d’une association psychanalytique existante dont le changement d’orientation ne permettait plus la critique renouvelée des enjeux de chacun dans leur rapport singulier à l’éthique et la théorie de la psychanalyse. Quelques autres se sont d’entrée joints à eux.

En tant que mouvement, Pourtour se veut extra-institutionnel même s’il ne peut exister sans une organisation interne minimale (voir la Charte du mouvement).

« Pourtour » est aussi un signifiant qui comme tout signifiant renvoie au concept de la division fondatrice du sujet (un signifiant représente le $ pour un autre signifiant).

Nous introduisons « Inten$ion Psychanalytique » comme signifiant second.

La disjonction entre Inten$ion Psychanalytique et Pourtour n’est pas uniquement juridique ou fonctionnelle. Les sociétaires de l’un et l’autre regroupement rencontreront entre Inten$ion Psychanalytique et Pourtour non une zone d’influence mais un intervalle propice à faire vivre leurs enjeux propres pour la psychanalyse et les mettre en débat en dehors de toute dérive militante.

Ainsi pour tenir en respect les effets de groupe, la dynamique du mouvement est disjointe des responsabilités institutionnelles habituelles qu’il délègue à une autre structure, l’association Inten$ion Psychanalytique dont les statuts sont déposés en préfecture (loi 1901).

Il est attendu de cette disjonction qu’elle soutienne la capacité créative du mouvement et barre la route à toute possibilité que se constitue le discours de l’Un.